Par le biais de je ne sais plus quel article de son code civil à la manque (code qui ne contient pas de mariage civil mais qui reconnait les mariages religieux), mon cher pays (Le Liban) prohibe les relations sexuelles qualifiées de "contre-nature". Cet article sert aux forces de l'ordre, incapables d'arrêter quelconque attentat ou assassinat, de martyriser un certain nombre d'homosexuel(le)s. On est loin d'une répression forte - il existe des ars plus ou moins ouvertement gays et lesbiens à Beyrouth - mais il n'empêche que certaines personnes ont déjà eu des problèmes avec des policiers zélés...

Contrairement à la position de l'association Helem - qui fait un travail impressionnant par ailleurs - je me suis toujours positionné contre l'interprétation de la loi plutôt que contre son contenu. En effet, le (long) chemin qui m'a mené a accepté mes préférences sexuelles fait que j'ai du mal à me reconnaître dans la qualification "contre-nature".

C'est lors d'une discussion avec une amie, la semaine dernière cependant que je me suis rendu d'un contre-sens qui me paraît maintenant flagrant... Elle me racontait qu'un ami d'ami, qui avait toujours caché à ses parents son homosexualité, a décidé, après la mort de son père, par respect pour lui, de mener une vie hétérosexuelle... "d'aller contre sa nature" disait-elle. Je ne cherche pas à militer pour faire poursuivre les milliers de libanais qui cachent leur homosexualité derrière une vie de famille hétérosexuelle, mais l'idée d'une telle interprétation m'a fait sourire. Après tout, c'était pour moi, hormis le viol, le premier exemple logique de ce que pouvait être un acte sexuel contre-nature!