Jamais je n'avais été jusqu'à maintenant voir un opéra aussi bien préparé. Il faut dire que c'est la première fois que j'en revois un, et depuis j'ai écouté plusieurs enregistrements. Finalement, aucune panique lorsque je me suis aperçu qu'on ne verrait pas les surtitres du haut de nos places en 4ème catégorie. On voyait et on entendait très bien la scène, et c'est l'essentiel.

C'est un peu difficile de résumer une heure aussi dense. De la mise en scène qui évoque subtilement l'origine supposée de l'œuvre avec des gamines en uniformes qui courent dans tous les sens, et exécutent l'essentiel des danses (la première représentation aurait été donnée dans un pensionnat de jeunes filles), à l'excellente direction musicale de William Christie que je ne saurais commenter, en passant par Didon (Malena Ernman) qui m'a beaucoup déçu au début, et qui a livré une aria finale (Remember me...) magnifique, et m'a tiré une larme au passage. Belinda (Judith van Wanroij) était magnifique, et Hilary Summers impeccable pour la voix, et une sorcière hilarante dans son jeu. Je me suis même demandé si les quelques huées qu'elle a reçu n'était pas un écho à la tradition anglaise de huer les méchants.

ce genre de représentation est la raison pour laquelle on dépense autant d'argent à aller voir un spectacle en direct, même quand il y a d'excellents enregistrements. Les petites larmes, et le temps suspendu dans une salle de plus de mille personne (à l'opéra comique, estimation au doigt mouillé) à attendre que Didon expire entre un Remember me et But Ah! forget my fate, ce n'est pas un enregistrement qui le transcrit. et encore moins un blog. mais bon, j'aurais essayé.