Il est difficile de décrire le spectacle donné au Châtelet depuis quelques jours, et pour encore un ou deux soirs. L'oratorio de Monteverdi dédié à la vierge, est mis en scène par Oleg Kulik, don j'ai entendu parler pour la première fois il y a quelques mois, et qui a donc une réputation en France d'artiste sulfureux. Notre voisine nous racontera même que la vendeuse à la billetterie lui a déconseillée d'amener sa fille car des images pourrait choquer. Du moins c'est ce qu'elle a compris. Pour ma part, je crois que c'est simplement pour éviter à la petite de se faire chier autant qu'à la messe. A 10 ans on comprend autant Dieu que l'art contemporain... alors que la messe soit dédiées à l'un ou à l'autre.

Pour être honnête, l'expérience offerte par le spectacle est celle d'une messe dédiée à l'art en général. Car au centre reste la musique de Monteverdi. Dans l'espace des images de Kulik, offrant un cadre mystique suffisamment abstrait pour y broder les sentiments qu'on veut. En périphérie, des références à la violence humaine, à ce qui nous fait choir du paradis de l'art peut-être : extrémisme et violence.

Je regrette un peu de ne pas connaître les Vêpres de la Vierge, pour savoir si relation il y a entre les ajouts sonores (dont ce que j'ai cru reconnaître comme un extrait de discours de Hassan Nasrallah*), mais j'ai aimé jouer le jeu, de m'émerveiller devant des lumières multicolores se miroitant sous la coupole du châtelet, sur une musique envoûtante. Ok, j'accepte de croire, donc, mais uniquement en l'art. Ce qui, pour un agnostique convaincu et pratiquant** est déjà beaucoup.

Notes:

  • : je n'ai pas reconnu un discours précis, mais une sortie typique de ses discours. je tiens à le préciser pour qu'on ne pense pas que je connais par coeur certains des discours de Hassan Nasrallah. On est catalogué terroriste pour si peu de nos jours.
    • : je pratique l'agnosticisme en suivant un petit rituel de temps en temps qui consiste à me dire "aujourd'hui encore j'en sais rien, et j'en ai rien à foutre".