Je n'ai pas pu voir le Palmarès de Cannes hier, car je suis au Japon, et je n'avais pas la force de me lever à 3 heures du matin pour ça. J'avais très envie de savoir si Elia Suleiman allait gagner la Palme. Je n'avais appris que quelques jours plus tôt qu'il était en sélection, car je n'avais pas eu le temps de suivre les nouvelles cinématographiques ces derniers temps. Finalement, The Time that Remains n'a pas été distingé et j'étais un peu déçu ce matin. Pourtant je ne l'ai pas vu.

Avant même la publication du palmarès, tout le monde avait déjà un avis, et y allait de son pronostic ou de son palmarès personnel. Cannes a se mérite de faire parler beaucoup de gens sur le cinéma. ça a ce désavantage que beaucoup de gens ont un avis tranché sur des films qu'ils n'ont pas vus, et qu'ils ne verront peut-être jamais, car tous les films en compétition ne sont pas forcément distribués par la suite.

J'ai eu la chance de voir il y a quelques années la plupart des films en compétition. C'était en 2001. A l'époque, j'étais sûr que La chambre du fils devait avoir la Palme, et il l'a eue, et pourtant aujourd'hui, je constate que ce film n'a pas sur moi l'impact de films plus confidentiels tels que "et là bas quelle heure est-il?"(Tsai Ming Liang), "Je renter à la maison"(Manoel de Oliveira) ou encore "Taurus" (Alexander Sokurov) qui n'est jamais sorti en salles en France (ce qui ne m'étonne pas car certains ronflaient dans le palais des festivals). Je me souviens encore très bien de La Pianiste (Michael Haneke), qui était mon favori pour la Palme à l'époque... Mais surtout, je n'avais pas été à la projection du film de David Lynch a l'époque, préférant voir un documentaire de Scorsese sur le cinéma italien, en me disant que je pourrais me rattrapper en salles pour le Lynch. Effectivement, en salles, et en DVD, je me suis bien rattrappé en voyant plusieurs fois depuis "Mullholland Drive".

Finalement, le palmarès de Cannes est l'avis, à un certain moment donné, d'une dizaine de cinéphiles avertis. C'est un prestige immense, et ça garde effectivement une trace sur les jaquettes de DVD des années après. Il n'en reste pas moins qu'en voyant le logo sur la jaquette d'un Paris Texas, on dira "Ah, ça c'était une belle Palme", et en voyant le même sur La Chambre du Fils on dira "ah oui, ça avait plu à l'époque".