La reprise d'un des premiers spectacles de la compagnie Rosas (Anne Teresa de Keersmaeker) (le premier en fait selon la page wikipédia) pendant la semaine qui vient de passer au Théâtre de la Ville, était l'occasion pour ceux qui ne l'avait pas encore vu, ou alors seulement en vidéo, de se rendre compte que tous les ingrédients développés par la compagnie depuis sa création étaient là à l'origine.

Et c'est même là le principe du spectacle: 4 scènes, chacune construite autour d'une série courte de gestes reprise par les 4 danseuses, ensemble, à contrepoint, en léger décalé.

main, tête, épaule, demi-tour, main tête épaule, demi-tour, main tête (dans l'autre sens), épaule, chute au sol, main, main, tête, épaule...

C'est un peu comme "Phase" créé peu avant, mais à 4, et avec un côté dramatique, quasi narratif, plus appuyé. Le langage du geste dans le silence, repris dans Once est déjà là. Les jeux de lumière sont là aussi, annonçant ceux utilisés dans Drumming. Jamais une pièce n'a aussi bien porté son nom finalement: Anne Teresa de Keersmaeker y annonce ainsi son oeuvre: Rosas danst Rosas - en espérant que danst veux bien dire "danse"...

Après toutes ses considérations factuelles, tout ce que je peux dire c'est qu'il fallait juste être là, se laisser hypnotiser par le mouvement, se surprendre à retenir son souffle à chaque chute, à chaque pause dans le mouvement, essayer d'oublier les toussotements et les portable de la salle manifestement gênée par l'absence de musique de la première partie (beaucoup plus que dans The Song d'ailleurs, bizarre...). , et apprécier la danse.

Voilà, j'ai vu la dernière représentation jeudi. Le spectacle sera sans doute repris dans les années qui viennent en Europe, ou ailleurs. Voyagez, ou achetez le DVD!