Ce début de saison a été pour moi l'occasion de revoir deux spectacles, d'en rater un, de revoir du Cunningham (pour la première fois depuis longtemps), et d'oublier que j'ai un blog...

Mais je n'ai pas encore accepté de renoncé à cette place d'espace le plus confidentiel du web, et à l'absurdité d'écrire des impressions sur des spectacles déjà complets, déjà passés, et qui intéressent surtout des lecteurs de télérama plutôt que des internautes. Ce serait laisser un champs de plus à la rationalité dans ma vie, qui y occupe déjà trop de place. Alors, par résistance au quotidien quotidien, comme le dit superbement Monoprix, je ressucite mon blog avec quelques phrases sur les mois d'octobre et novembre:

- 3 Abshied (Keersmaeker/Bel): revoir ce spectacle après quelques mois, était surtout pour moi l'excuse de revoir le co-abonnés en début de saison. Ni exceptionnel, ni raté, il méritait quand même ce deuxième coup d'oeil: l'occasion de confirmer que Anne Teresa de Keersmaeker récite le même texte à la lettre près, tandis que Jérôme Bel improvise un texte sur les mêmes idées... L'occasion de constater surtout que la place du spectateur est en conséquence assez curieuse puisqu'on lui propose une conversation sur un mode informel, alors que c'est réellement un spectacle millimétré... que ce soit pour le texte ou la gestuelle. Et l'occasion de constater que le chant d'Anne Teresa de Keersmaeker ne s'est pas amélioré, et que le 3ème abschied est toujouirs aussi pénible.

- The Ballad of Sexual Dependancy: on a beau être fan et prévenu, l'oeuvre reste quand même impressionnante, et l'accompagnement des Tiger Lillies tout à fait adapté. L'enceinte d'une salle de concert lui confère un écrin pour une projection ininterrompues, avec début et fin bien ponctués, et du coup, l'aspect "histoire" du diaporama fait à nouveau couler des larmes.

- Cherry-Brandy (Josef Nadj): exception de la liste, spectacle totalement nouveau, d'un artiste dont le travail m'est déjà familier. La recherche esthétique de Nadj m'étonnera toujours par son inventivité. Si le spectacle m'a paru un peu long, et si je perds comme toujours la capacité à faire des liens avec les références citées, je reste abasourdi devant certaines images, comme le début où on découvre des bouts de l'anatomie des danseurs associés dans des poses indéchiffrables.

- 3 pièces de Cunnigham : si je reste hermétique à la musique concrète, à la manière de la grand-mère de Cédric Andrieux, je rentre pour la première fois réellement dans l'esprit des spectacles de Cunnigham, surtout celui des deuxième et troisième volets (c'est à dire les pièces de 1970 et 1958) qui montrent clairement les héritages dont ont bénéficié respectivement William Forsythe et Mats Ek. Un beau volet de l'histoire de la danse, ponctué aussi des interventions de Jasper Johns et de Roy Lichtenstein.

Ce blog n'est pas mort, et moi non plus! Hurray!