Alors que la France se décide enfin à ne plus empêcher certains couples de se marier, au motif du sexe respectifs des marié(e)s, les journalistes s'amusent à papillonner autour de ces pauvres élus qui pourraient être contraints, d'aller à l'encontre de leur convictions personnelles, et devoir marier des couples de personnes de même sexe.

Je passe sur les dérapages habituels de certains élus, trop contents d'avoir un micro devant la bouche, et qui font des amalgames dans tous les sens pour justifier leur position. Je m'arrête sur l'absurdité de cette "clause de conscience", qui devrait permettre à un représentant de l'ordre public, de mettre ses convictions morales devant ses devoirs et obligations d'élus. Après quinze ans de bassinnage sur l'importance de la laïcité, je trouve ça un peu fort de café qu'une telle alternative puisse être considérée comme un porte de sortie élégante pour ces élus. Car, puisque se voiler le visage est désormais interdit, il faudrait aussi éviter de se voiler la face: les convictions de ses élus ne sont que la projection de leurs croyances religieuses sur leur conception du mariage. Et ce sont ces convictions là qui devrait primer sur leurs obligations de leur fonctions rémunérées par le contribuables?

Certes, l'histoire de la France plaide en faveur de la possibilité des représentants de l'autorité publique de ne pas appliquer bêtement les ordres, mais cette possibilité de faire jouer sa conscience, pour protéger des personnes et des vies, ne peut pas être confondue avec la possibilité de discriminer entre les citoyens et de choisir parmi les couples ceux qu'on aimerait se marier ou pas. Rangez donc votre conscience messieurs dames les élus, pour cette fois, et faites votre devoir. Après tout, nulle clause de conscience ne permets à vos administrés de sous-traire à leur taxe d'habitation les sommes qui reviennent au fonctionnement de votre Mairie.