Le Théâtre Hora a présenté, à Avignon l'été dernier et au Centre Pompidou la semaine dernière entre autres, une pièce avec ses onze acteurs, sur un concept de Jérôme Bel. Dans la lignée de Véronique Doisneau, Pichet Klunchun and Myself, ou Cédric Andrieux, les onze acteurs montrent et racontent une facette de leur personnalité et de leur capacité à créer. Ainsi, ils se sont présentés au public, sur invitation d'une assistante traductrice, d'abord en silence, puis en donnant leur nom et âge, puis en citant leur handicap, en proposant un solo et enfin, en donnant leur avis sur la pièce.

A l'instar de ses autres oeuvres, Jérôme Bel fait raconter le processus de réalisation et de présentation de en même temps que la pièce se déroule. Le déroulé présenté ci-dessous n'est d'ailleurs pas tout à fait exact: certains solos, d'abord coupés, ont été rajoutés à la fin, après qu'il ait entendu l'avis des acteurs.

Après avoir dévoilé les sentiments et personnages derrières certaines performances, Jérôme Bel s'intéresse de même aux personnes au delà de leur handicap. Le tout est livré des façon assez brute au public. Prévenus, certes, on n'est pas forcément armés pour entendre "je suis atteinte du syndrôme de down, et j'en suis désolée". Mais on n'est pas près de l'oublier.

Et la danse? un moyen de laisser chacun s'exprimer le plus librement, après avoir créé un cadre rigide de présentation. Le résultat y est inégal, mais la volonté de s'exprimer est présente chez chacun. Finalement, la plupart s'en sortent mieux à danser qu'Anne Teresa n'a réussi à chanter.