Ce blog aura eu le temps de naître et de mourir entre deux fois où j'ai vu "Für de Kinder", pièce de 2002 de Pina Bausch... J'avais un vieux souvenir de l'avoir trouvé, lors de son passage en 2003 à Paris, moins bon que ceux que j'avais vu avant, et j'avais hésité à y aller, me disant qu'il serait de meilleur ton de céder la place à d'autres... mais une amie et une envie ont repris le dessus, et je suis retourné hier revoir cette pièce dédiée aux enfants.

Revoir cette pièce, notamment après avoir vu 1980, où les jeux d'enfant sont centraux, m'a peut être conforté que ce n'est pas parmi ses plus belles pièces... Les sketch sont trop courts, souvent peux exploités. Un peu comme un jeu d'enfant, ça part dans tous les sens, et le mouvement est incessant... ça peut agacer, comme les enfants

Et pourtant, dès que les lumières se sont éteinte, je me suis souvenu de la première scène, magnifique, vue pourtant il y a douze ans, d'un homme qui bascule d'une table et de l'autre qui le rattrape... L'un suspendu à la renverse, et l'autre le tenant par la jambe combien de choses ce duo évoquent-ils?

Redécouvrir d'autres scènes, dont celle déjà reprise par Wenders de duo tourbillonnant, était un plaisir. Le mouvement d'ensemble de la première partie également? avec les danseurs avançant deux par deux assis, avant de courir vers l'arrière...

Mais c'est la fin, avec sa succession de solo rapide, qui m'a le plus ému. J'ai retrouvé, six ans après sa disparition, le langage plus léger mais toujours émouvant, qu'elle avait développé dans les dernières années. Et même s'il est moins grave ou moins novateur que son sacre et sa période rebelle, il n'emporte pas moins... A côté de moi, un ami découvrait son premier spectacle de Pina Bausch, et sans se soucier de tout ça, jubilait!