il paraît que ça se calme à ghazza. Je n'ai pas eu le courage de suivre les nouvelles. Trop de déjà vu. Le même goût amer qu'en 2006.

A quoi bon?

Le cinéma reprendra. Ils feront les décomptes, et regretteront publiquement les victimes. Et pourtant, deux ans sont à peine passés depuis leurs derniers regrets. Depuis la dernière fois où ils se sont rendu compte qu'une attaque meurtrière et destructrice n'engendre que la haine, renforce les extrémistes, et tue des innocents. Avaient-ils déjà oublié? Est-ce si facile.

Durant les dernières semaines, une seule phrase me revenait dans la tête. Celle d'une amie, coincée en Europe durant l'été 2006: heureusement qu'on est du côté des plus faibles. Ce serait trop horrible d'être comme eux, d'avoir ça sur la conscience

Cette phrase n'a jamais été aussi vraie pour moi, à tel point que j'ai honte pour eux. Et ils n'ont jamais été autant Eux à mes yeux. Une génération de plus est sacrifiée à l'hôtel de la guerre, avec des souvenirs trop sanglants pour être pardonnés. On verra peut-être la paix un jour, qui sait, mais jamais ce ne seront mes amis. Non. Je n'irai pas faire du tourisme à Tel Aviv. Pas même écouter un concert. Sauf, peut-être si c'est Barenboïm qui dirige.